La Mort de Marat de Jacques-Louis David ne donne pas seulement à voir l’épisode historique de l’assassinat contre-révolutionnaire perpétré par Charlotte Corday, mais il fait aussi le portrait du peuple par le vide. La moitié supérieure du tableau, marquée par la contingence qu’offre à l’imaginaire l’absence, constitue la figure informe et mouvante des masses, dont la puissance ne saurait être saisie par la représentation, qu’elle soit picturale ou politique, sans instituer à dessein une limitation de cette puissance. Le vide devient ainsi l’énergie révolutionnaire de la non-représentation, qui organise la pleine autonomie de la potentialité populaire.